Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 4.djvu/506

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ches, et un nouveau flux hémorrhoïdal avait en quelque sorte remplacé les règles qui n’avaient point paru. Un examen attentif de l’abdomen dans la position assise, il est vrai, fit reconnaître qu’il était assez volumineux, et que l’augmentation de ce volume dépendait surtout du gonflement de la rate.

Des suffocations s’étant manifestées dans la nuit du 16 au 17 de mois, M. le docteur Gintrac se rendit auprès de madame la duchesse de Berry, et crut pouvoir attribuer cette indisposition à l’ingestion d’un aliment excitant et indigeste. Déjà le calme avait reparu et même les douleurs articulaires dont elle se plaignait, avaient cessé. Du reste, point de changements, quant à la suppression des règles.

Depuis cette époque jusqu’à ce jour, la santé de madame la duchesse de Berri a été assez bonne toutefois, avant hier dans sa promenade sur les remparts, elle éprouva, par suite de l’impression d’un air vif et froid, un accès de toux sèche et intense qui l’obligea de chercher un abri, et qui bientôt s’apaisa.

Aujourd’hui 25 janvier, vers 9 heures, nous nous sommes rendus auprès de S. A. R. Nous l’avons trouvée levée : elle l’était depuis une heure. Elle a paru à celui d’entre nous qui avait eu l’honneur de lui donner des soins les années précédentes, un peu amaigrie sa coloration s’éloignait peu de l’état ordinaire ; une toux sèche assez fréquente se faisait entendre ; une légère oppression existait ; les mouvements de la respiration observés avec soin, ne paraissaient point aussi faciles que dans l’état normal l’oreille, appliquée sur le thorax faisait reconnaître que l’air ne pénétrait qu’imparfaitement dans les poumons, les inspirations même profondes n’opérant qu’une dilatation incomplète de la poitrine ; le poulx, manifestement accéléré par l’émotion qu’éprouvait S. A. R. donnait environ quatre-vingt-huit à quatre-vingt-neuf battements par minute : il était d’ailleurs naturel sous le rapport de la plénitude et de la régularité ; une douleur assez forte existait dans la partie moyenne du thorax, suivant la direction de l’œsophage et se terminant à l’épigastre.

Les fonctions digestives s’accomplissent avec facilité la langue est légèrement saburrhale, et les gencives, qui avaient jadis été malades, sont en assez bon état.

L’abdomen a paru un peu développé relativement à son état ordinaire. Il ne nous a pas été permis de l’explorer. Madame ne se plaint plus de la région hypocondriaque gauche, qui, quelques jours auparavant, était douloureuse.

L’urine qui parfois avait été chargée d’acide urique, est maintenant presque naturelle.

Au rapport de la princesse, les règles ont paru il y a cinq jours, et ont coulé jusqu’à hier. Cette apparition se serait manifestée à l’époque mensuelle où ce flux avait ordinairement lieu.

Des faits qui précèdent il suit :

Que madame la duchesse de Berri a éprouvé quelques-uns des maux auxquels elle avait été sujette antérieurement ;

Que cet état s’était compliqué d’une suppression des règles, laquelle, il est vrai, n’avait point produit d accidents graves, probablement à cause de la déviation qui s était effectuée vers les vaisseaux hémorrhoïdaux ;