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Enfin, qu’il existe dans les organes respiratoires une susceptibilité naturelle, peut-être héréditaire, bien propre à éveiller toute la sollicitude des hommes de l’art chargés de diriger la santé de S. A. R.

Le traitement, dans l’état actuel, doit se borner à l’emploi des moyens suivants :

1° Madame usera de bains et de demi-bains à une douce température, rendus émolliens par l’addition de décoctions de plantes mucilagineuses pris dans la chambre à coucher, et suivis immédiatement du séjour au lit pendant demi-heure ou une heure ;

2° Des boissons tempérantes, gommées, émulsionnées, seront employées toutes les fois que la toux l’exigera ; le looch blanc conviendra lorsque, la nuit, ce symptôme sera plus intense ;

3° Le lait de chèvre, déjà plusieurs fois mis en usage avec un succès constant, est particulièrement recommandé ;

4° Si quelque état de spasme l’exigeait, des infusions de tilleul, de coquelicot, ou de stéchas seraient indiquées ;

5° Les eaux de seltz trouveraient un emploi convenable si les fonctions digestives languissaient ;

6° Le régime sera en général doux composé de potages avec des fécules, tels que le tapioka, le salep, le sagou, l’averwroot, de poissons blancs, de volailles bouillies ou rôties, de mouton grillé, de fruits cuits, etc. Une eau légèrement gommée et mêlée d’un peu de vin léger, servira de boisson au repas ;

7° Il est extrêmement utile d’entretenir, à la surface du corps, et principalement vers la poitrine et les membres inférieurs, une douce chaleur. Des vêtements immédiats de laine rempliront cette importante indication. Et, en général toutes les précautions propres à prévenir le refroidissement des pieds doivent être prises avec soin.

8° Enfin, il est d’une grande importance d’éviter l’impression d’un air froid, sur toute l’habitude du corps. Ainsi, les promenades doivent se faire dans le milieu de la journée, lorsque le temps est beau, et de préférence dans les lieux abrités. Cette recommandation est surtout utile, à cause de la situation élevée de la citadelle, de son voisinage d’un grand fleuve fréquemment couvert de brouillards épais, et de son exposition à des vents plus ou moins violens.

Blaye, ce 25 janvier 1833.

Orfila, P. Auvity, Gintrac, Barthez.


No 2.
RAPPORT SUR LA SALUBRITÉ DE LA CITADELLE DE BLAYE.
A Monsieur le Ministre de l’intérieur.

Paris, 1er  février 1833.

Monsieur le Ministre,

Nous avons l’honneur de vous adresser un rapport circonstancié sur la