Aller au contenu

Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 4.djvu/64

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

gnirent de croire que la duchesse de Berri, par son nouveau mariage, venait de renoncer aux droits de sa royale maternité. Les autres se prévalurent des malheurs que la guerre de Vendée avait enfantés, pour affirmer que jamais la princesse n’avait été investie des pouvoirs de régente. Quelques-uns pensèrent que le mariage morganatique de Marie-Caroline avec le comte Luchesi Palli ne pouvait enlever à une mère toute influence sur les destinées de son fils. A Prague, on n’avait jamais regardé comme sérieuse la double abdication de Rambouillet le roi de France, c’était toujours Charles X ; et, après lui, celui qu’on aurait salué roi sous le nom de Louis XIX, c’était le Dauphin. Il y en avait même qui, trouvant valable l’abdication de Charles X, déclaraient nulle celle qu’il avait, à Rambouillet, imposée à son fils. Quelque ridicules que fussent ces prétentions, le mariage de Marie-Caroline les ranima et leur donna, aux yeux de certains royalistes, une autorité qu’elles n’avaient pas eu jusqu’alors. De sorte que le parti légitimiste en vint à se partager en trois catégories : les Carlistes, les Dauphinistes, les Henriquinquistes.

Dans cette situation, Marie-Caroline désirait ardemment trois choses : 1° qu’on lui confiât la tutelle de son fils ; 2° qu’on lui accordât l’autorisation de se rendre à Prague auprès de ses enfants ; 3° qu’on modifiât le système d’éducation adopté pour le duc de Bordeaux, qui était élevé dans les principes de l’ancien régime. Or, dès le mois de mai, M. de Chateaubriand, pour obtenir ces trois choses, avait fait le voyage de Prague ; mais son