Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 4.djvu/72

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

accord pour diriger l’éducation du duc de Bordeaux. Ce fut tout. Le rôle politique de Marie-Caroline venait de cesser.

Tels furent ces événements. La branche aînée y perdit ce qui lui restait.encore d’autorité morale en ce pays de France, si fatal pourtant aux monarchies ; et l’on vit clairement alors combien pitoyable est la démence des partis qui, associant leur destinée à celle d’une famille, consentent à jouer leur avenir sur l’entêtement d’un vieillard ou les amours d’une jeune femme. Mais il plut à Dieu de ne pas borner à cela les enseignements réservés à notre siècle. Par une merveilleuse dispensation de la Providence, de ces deux dynasties en lutte, la nouvelle ne put fouler aux pieds l’ancienne sans s’amoindrir elle-même et s’abaisser. Car il existe entre toutes les couronnes une solidarité impossible à méconnaître ; et le prestige, puissance créée par la bêtise des peuples, est, aux mains des grands de la terre, un trésor commun qui diminue pour tous quand il semble ne diminuer que pour un seul. Il fallait une médiocrité bien profonde et une singulière petitesse de vues pour ne pas comprendre que livrer en proie aux sarcasmes de la foule Marie-Caroline, fille, sœur, nièce et mère de roi, c’était faire monter l’Insulte jusqu’au principe même sur lequel reposent les monarchies. Le culte de la royauté va s’affaiblissant en Europe depuis qu’on avilit les princes,. non depuis qu’on les tue ; et l’on ne fonde pas une dynastie en enseignant aux peuples, du haut d’un trône, le mépris des races royales.