qu’il a de plus vicieux, le système de la centralisation administrative ; elle maintenait dans les conseils d’arrondissement un rouage inutile, une autorité sans attributions ; enfin, elle consacrait, jusque dans la sphère des délibérations locales, ce monopole électoral, instrument d’oppression aux mains d’une bourgeoisie qui avait accaparé la fortune de la France, et n’avait proclamé la souveraineté du peuple que pour mieux la détruire.
Mais cette impuissance de la bourgeoisie à gouverner la société d’une manière équitable et forte, devait ressortir bien plus clairement encore de la loi sur l’instruction primaire. Ici tout était à créer. Pour l’enseignement des fils du pauvre, la Convention avait conçu des plans dignes de son audace et aussi vastes que son génie ; mais elle n’avait pas eu le temps de les réaliser, ayant le monde à étonner, à vaincre et à convertir. A l’Empire, impatient de combler le gouffre où les générations disparaissaient englouties, à l’Empire il n’avait fallu qu’une pépinière de soldats. Plus tard, sous la Restauration, partagée entre le fanatisme et l’hypocrisie, l’obscurantisme était devenu moyen de gouvernement et la propagation des lumières révolte. Ce n’était donc pas de réformer qu’il s’agissait après 1830, il s’agissait de fonder. Malheureusement, les hommes manquaient à l’œuvre. Et c’est ce que prouva bien le projet de loi présenté par M. Guizot sur l’instruction primaire.
Ce projet portait que l’instruction primaire comprendrait des écoles élémentaires et des écoles supérieures que, dans les premières on enseignerait