Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 5.djvu/145

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plis d’importants secrets : on l’arrête ; mais, par sa présence d’esprit, elle occupe la surveillance des gardes, et M. de Persigny en profite pour s’évader. Bientôt, ce ne sont, par la ville, que mouvements qui témoignent de la colère et de l’inquiétude des vainqueurs. Puis, le calme renaît, et il ne reste plus de la révolte que cette agitation sourde qui suit toute forte commotion.

Le même jour, et par une singulière coïncidence, quelques soldats d’un régiment de hussards formaient à Vendôme le plan d’un soulévement militaire qui avait pour but de proclamer la république. Dénoncé avant l’heure fixée pour l’exécution, le complot fut étouné sans peine. Il avait été conçu par un brigadier nommé Bruyant, homme résolu et d’une trempe peu ordinaire. Arrêté, il parvint à se débarrasser de ses gardes, tua d’un coup de pistolet un sous-officier qui lui barrait le chemin, et traversa la Loire à la nage. Mais ses complices n’ayant pu l’imiter, il ne voulut pas se soustraire au sort qui les attendait, et, après avoir erré pendant quelque temps dans la campagne, il revint se constituer prisonnier.

Le Château fut consterné. Dans une si longue série de conspirations, d’émeutes, de secousses, l’impuissance du gouvernement éclatait d’une manière sinistre. Pour couvrir la gravité des événements, tout fut mis en œuvre. Les feuilles ministérielles n’insistèrent que sur la puérilité de l’entreprise, qu’elles appelèrent une échaunburée les agents du pouvoir reçurent ordre de fermer les yeux sur un grand nombre de coupables ; on n’eut pas honte