Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 5.djvu/187

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saines, mal abritées, où la fièvre les venait saisir. Le nombre des malades s’accrut d’une manière effrayante. À la veille du départ, deux mille hommes gisaient dans les hôpitaux.

Et puis, l’inondation de la plaine interceptait les communications, s’opposait à l’apport des denrées, aux achats de mulets. Joussouf, de qui on en attendait 1,500, fut forcé d’avouer qu’il en rassemblerait 500 à peine. Et ce chiffre, en effet, ne fut pas atteint.

Mais rien ne put ébranler la résolution du maréchal Clauzel. Le général de Rigny avec sa brigade avait pris les devants. Le 11 novembre (1836), les pluies ayant cessé, le maréchal salua comme un heureux présage le premier rayon de soleil, et, le lendemain l’armée se mit en marche. Elle comptait en tout 7,000 hommes, portant pour quinze jours de vivres.

Un orage terrible accueillit le convoi au camp de Dréhan. Sur 220 bœufs appartenant au parc de l’administration, la moitié s’enfuit effrayée par les éclairs et le tonnerre. La marche continua, incertaine et pénible. Sur la terre argileuse qu’on parcourait, détrempée par les pluies, les prolonges mettaient cinq heures à parcourir un espace de cinq milles, et, pour alléger le fardeau à traîner au milieu des boues, on jetait quelques-unes des échelles destinées à escalader, au besoin Constantine. Le 15, les troupes atteignaient les ruines romaines de Ghelma ; le 17, elles traversaient la Seybouze et le 19, elles arrivaient à Raz-Oed-Zenati. Elles n’avaient point rencontré d’ennemis et n’avaient vu