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DU TRAVAIL.

ne saurions assez le répéter, plaider la cause des malheureux, c’est plaider la cause de la société tout entière.

« Il est un écueil contre lequel M. Louis Blanc ne s’est pas suffisamment prémuni : une vive compassion pour les maux des travailleurs l’entraîne à prononcer un arrêt rigoureux contre le principe même de notre organisation du travail ; il impute à un vice inhérent au système les symptômes inséparables d’une mise en œuvre récente et incomplète[1]. »

Il résulterait de là, selon le rédacteur du Siècle, que la concurrence est un système nouveau, qui n’a pas encore fait son temps et qui veut être perfectionné. Mais, pour peu qu’on lise attentivement la critique que nous avons faite de ce système, on se convaincra que c’est à son principe même que nous nous sommes attaqués. Nous avons cherché à montrer quel était l’enchaînement logique des désastres que nous dénoncions. Nous avons mis en relief, dans les résultats produits par la concurrence, non pas des vices accidentels et passagers, mais des vices organiques, et c’est ce que le rédacteur du Siècle reconnaît lui-même lorsque, quelques lignes plus bas, il dit :

« La condamnation de la libre concurrence fondée

  1. Siècle, no du 22 août 1840.