Aller au contenu

Page:Blanc - L’Organisation du travail.djvu/197

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
191
DU TRAVAIL.

qu’au contraire il émancipe cette nombreuse foule de journaliers qui s’agitent aujourd’hui sous le poids d’une condition pire que le servage ! Le saint-simonisme disait : « l’État propriétaire ; » c’était l’absorption de l’individu. Mais nous disons, nous, « la société propriétaire. » Différence énorme, et sur laquelle nous ne saurions trop vivement insister.

Notre système menace la liberté ? Pourquoi ? Comment ? Tous les membres de l’atelier social ne sont-ils pas libres ? Ne sont-ils pas mis à l’abri de toute espèce d’arbitraire par les statuts qui régissent l’atelier, statuts ayant une forme et puissance de loi, statuts qui établissent, sur la condition des ouvriers, sur la part qui leur est due dans la production, sur la répartition des bénéfices, des principes que nul ne saurait violer impunément, parce que la force publique est là pour les faire respecter ? Il n’est pas jusqu’à la hiérarchie établie dans l’atelier social qui ne soit un hommage rendu à la liberté, puisqu’elle repose sur l’élection et ne donne à l’inférieur d’autres supérieurs que ceux qu’il croit de son intérêt de reconnaître pour tels. Et n’est-ce point pratiquer dans le sens le plus large le culte de la liberté, que de créer une organisation telle que chacun soit assuré d’y trouver du travail et la récompense légitime de ce travail ?

Vous parlez de liberté ? C’est au nom de la li-