Page:Blanc de Saint-Bonnet - La douleur, Maison de la bonne presse, 1911.djvu/121

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Le travail ne devait pas seulement étendre la loi de la douleur sur la surface du genre humain ; il fallait que, de la sorte, il la répartît et l’appropriât aux divers besoins des individus. Il fallait qu’il se divisât selon ses différents éléments, pour appliquer chacun d’eux à la vertu spéciale qu’il provoque. Le temps aussi a ses zones pour l’échelonnement des âmes !


Espérer parmi nous que tous les hommes seront égaux, ce serait croire qu’on a découvert le moyen d’étouffer notre liberté. Comment empêcher les hommes vertueux et les hommes de bien, les hommes de travail et d’économie de s’élever au-dessus des âmes molles et indifférentes ? Cette terrible inégalité s’accroît encore par l’effet des générations, toujours propres à se transmettre les doubles aptitudes du corps et de l’esprit. Inviolables en raison des efforts qu’elles ont coûtés, ces aptitudes acquises s’incorporent volontiers aux familles et tendent à former des races supérieures et aristocratiques.

L’âme élevée tend à produire, par le sang et