Page:Blanc de Saint-Bonnet - La douleur, Maison de la bonne presse, 1911.djvu/150

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Parmi les premières, beaucoup ensuite ont profité des leçons que leur donna avec profusion la vie, comme parmi les secondes plusieurs ont pu mésuser des avantages dont le Ciel les avait couronnées. Mais comme toutes, quoi qu’elles en disent, sont nées où il le fallait ! Ceux qui suivront cette remarque en resteront tous les jours plus frappés.

Dieu ne laisse à peu près les grandeurs qu’aux âmes qui peuvent les porter. Les envieux, quoiqu’ils emploient mille moyens, rarement parviennent à réussir. Même dans des conditions meilleures, il est des âmes que Dieu préserve du luxe ; celles surtout qu’on voit à grands soupirs regretter d’avoir peu de fortune.

Dieu nous donne les biens que nous pouvons porter. Ici-bas, chaque point est merveilleusement calculé pour nous conduire vers l’Infini. Chaque âme est reçue sur son échelon, et il n’est pas un mot du drame prêt à s’ouvrir devant elle qui n’ait été mis à sa place. La vie est faite pour nous ; la position de tout homme, qu’il l’avoue ou qu’il le nie, est au juste le traitement qui lui convient