Page:Blanc de Saint-Bonnet - La douleur, Maison de la bonne presse, 1911.djvu/187

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

atteint tous ceux qui l’approchent ou qui désirent l’approcher. Les saints innocents n’étaient pour le Sauveur que des contemporains, et cette ressemblance suffit pour les plonger dans la souffrance et les faire expirer si jeunes dans les bras de leur mères éplorées : magnifique fortune si promptement et si merveilleusement acquise ! La même loi sera une croix pour Pierre, un glaive pour Paul, des pierres pour Etienne et pour Jacques, un couteau pour Barthélémy, et, pour Jean, l’huile bouillante. Cette loi enveloppa les saints et les martyrs de tous les âges. Une grâce extraordinaire nous vient toujours sous la forme d’une épreuve extraordinaire. Ces grandes grâces sont comme des chaînes de montagnes formées par les soulèvements souterrains de la douleur. Il en a été ainsi pour tous les élus, chacun dans sa mesure.

Mais qu’en sera-t-il, ajoute cet écrivain, de Celle que des saints ont nommée la Corédemptrice du monde ? L’étendue de ses souffrances mesurera la magnificence de l’amour que lui porte son Fils ; et saint Bernardin de Sienne