Page:Blanc de Saint-Bonnet - La douleur, Maison de la bonne presse, 1911.djvu/208

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a donné l’empreinte au moule d’où sa statue va sortir !

Pour produire la liberté, Dieu lui a dit : Sois libre ! Car c’est à elle de le devenir pleinement en tirant d’elle son effort et en puisant sa sève dans la grâce. Pour trouver toute sa grandeur, l’homme ne pouvait naître achevé. Au lieu de nous créer plus, Dieu a dû nous créer le moins possible : là était notre gloire à venir. Et, en dernière analyse, l’homme, par la Chute, est même revenu sur son être et a détruit ce qu’il n’avait pas produit !

De cette manière, une bonne partie de sa liberté lui appartiendra. Le néant n’a pu demander l’être, ni le prendre, ni l’accepter. Mais l’homme a perdu l’être ; alors il l’a redemandé, accepté et repris. Une liberté essayée à ce titre peut sans doute être pesée aux balances de l’Absolu !

Dieu attache à notre liberté une telle importance, que, pour rendre notre mérite entier, il n’a même pas imposé la Foi, la Foi, sans laquelle un homme ne peut rien ! La civilisation, qui est tout sur la terre, dépend également de notre liberté ; il