Page:Blanc de Saint-Bonnet - La douleur, Maison de la bonne presse, 1911.djvu/56

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remplie de douleurs. Les élus céderaient à tout moment le bonheur du ciel[1] pour souffrir encore un seul instant pour Dieu..... Souffrir, tout souffrir jusqu’à la fin des siècles, s’écrie sainte Thérèse, pour voir et pour aimer Dieu de plus près. Les âmes vont d’elles-mêmes dans le Purgatoire ![2]

Dieu envoie la douleur aux âmes pécheresses, aux âmes tièdes et aux âmes parfaites. Aux âmes pécheresses, pour les ramener de ce monde à Lui ; aux âmes tièdes, pour achever de se les attacher, et aux âmes parfaites, pour leur obtenir plus de perfection et les conduire plus avant dans son cœur. Ne trouvant auprès des premières ni humilité, ni force de volonté, ni innocence dans les désirs, ni dès lors aucun moyen de les faire profiter de sa miséricorde, il veut du moins, par

  1. C’est-à-dire qu’elles tenteraient l’impossible pour glorifier Dieu ; car il faut bien repousser l’idée étrange que des âmes pourraient, par amour pur, s’engager à souffrir éternellement de la privation de Dieu ; ce qui serait, en d’autres termes, renoncer éternellement à l’aimer, et par amour pour Lui !
  2. Les âmes vont d’elles-mêmes dans le Purgatoire ! C’est-à-dire, qu’elles iraient d’elles-mêmes dans le Purgatoire, plutôt que de se présenter devant Dieu flétries par une imperfection qui pût écarter son regard.