Page:Blanche - À une dame traductrice, paru dans Le Figaro, 13 février 1931.djvu/8

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toute l’intrigue, chez elle, tourne autour du mariage, seul but que poursuivait une mère de famille anglaise, dans l’ancienne société, pour sa légion de filles peu ou point dotées. Question de préséance, de naissance, de mésalliances, de terre ancestrale à pouvoir conserver — et cela qui s’exprime par d’intolérables impertinences, une franchise d’une brutalité moliéresque, se couvre, se pare des plus nobles sentiments, s’accompagne d’une tenue, de manières exquises. Ce code du gentleman, toute la société européenne s’y est pliée durant plus d’un demi-siècle ; elle a calqué son maintien et sa mine sur ce modèle. Jane Austen semble, la première, en avoir perçu le comique sans toutefois en souffrir. Avant de traduire ses romans il faudrait, madame, ou mademoiselle, que vous