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Page:Blandy - L Oncle Philibert.djvu/61

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tions ordinaires, le système décimal et les nomenclatures géographiques dont tu refusais, à Lyon, d’apprécier les charmes, si j’en crois tes professeurs. »

Paul se gratta l’oreille :

« Réconcilié, dit-il en faisant la moue, pas trop ; nous nous boudons de temps en temps.

— Alors ce grand amour pour les sciences, comment l’entends-tu ? demanda le docteur, pendant que Philibert souriait et que le grand-père, peu intéressé à la conversation, s’esquivait pour aller donner des ordres à son maître valet.

— Je ne sais pas bien m’expliquer, répondit Paul après avoir réfléchi ; voici : il y a des sciences amusantes, d’autres qui sont trop sérieuses encore pour moi et qui m’ennuient. Tant pis, oncle Philibert, j’avoue qu’elles m’ennuient. Qu’est-ce que cela fait, pourvu que je m’y applique tout de même ?… Vous m’avez fait comprendre qu’elles sont nécessaires et qu’elles aident à goûter mieux les autres.

— Quelles autres donc ? demanda le docteur qui commençait pourtant à comprendre.

— Ah ! bien, dit Alice en riant, regardez autour de vous, oncle Thonnins ; voyez ces cadres, ces herbiers, ces images de couleur que mon oncle a peintes, et encore là-bas, tous ces insectes sous cloche qui vivront au printemps. Paul a bien raison de dire que cette science est vivante. On touche, on voit de quoi elle parle. Je vous assure que mon frère fait soigneusement ses cartes de problèmes et ses cartes de géographie, même sans regarder l’atlas, pour obtenir que mon oncle nous raconte l’histoire d’une fleur ou d’un insecte. Je dis comme Paul c’est très amusant. Quelquefois cela ressemble à un conte de fées. Tenez, ce joli papillon là-bas, eh bien ! il a été, comme Peau-d’Ane, caché sous un vilain manteau brun tout poilu, et, après, il a eu, lui aussi, sa robe