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Page:Blandy - L Oncle Philibert.djvu/62

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couleur du temps. Voyez comme ses ailes sont bleues et argentées, quoiqu’il soit mort.

— Votre collection est fort belle, dit le docteur à Philibert Chardet en saisissant cette occasion d’aller d’un cadre entomologique à l’autre. Je regrette d’avoir si peu d’heures à l’admirer… Ah ! voilà parmi ces coléoptères minuscules la cochenille des serres. Ce ne sont donc pas seulement les insectes du pays que vous collectionnez !

— Pardonnez-moi, répondit Philibert Chardet en tendant une loupe au docteur, je n’ai pas ici un seul insecte étranger au département de Saône-et-Loire, et je ne puis me permettre le luxe d’une serre où vous savez que ces insectes apparaissent spontanément sur les végétaux exotiques. J’ai trouvé cette cochenille sur le coteau de Farges.

« Paul peut vous apprendre sur quelle plante, car, justement hier, il m’a demandé de lui narrer la biographie de ce coléoptère nain. Docteur, vous êtes trompé par une ressemblance.

C’est la cochenille du chiendent, se hâta de dire Paul tout fier de montrer sa science de nouvel aloi ; elle est presque rose comme la cochenille des serres, et ses ailes sont aussi blanches ; toutes deux filent de petits nids qui ressemblent à un flocon de coton, et elles y gitent leurs œufs ; toutes deux ont six pattes.

— Ah ! ah, monsieur le naturaliste, dit le docteur, puisque vous me faites la leçon, voulez-vous m’apprendre comment l’on nomme le pied des insectes ? »

Paul regarda sa sœur d’un air entendu comme s’il eût trouvé la question trop élémentaire pour lui, et Alice répondit :

« Le pied des insectes s’appelle le tarse.

— Bien, et que sont leurs antennes ?

— De petites cornes qu’ils portent sur leur tête, dit Paul