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Page:Blandy - La Teppe aux merles.djvu/11

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qui portent sur leur coiffe coquette un chapeau plus élégant, dressé en forme de tour.

Si ce tableau campagnard était un spectacle pour les Tournusiens, les villageoises n’étaient pas en reste d’observations. L’événement du jour, dont il était question d’un banc de vente à l’autre, c’était la transformation de la boutique à Joseph Tailland, le drapier, dont l’enseigne à lettres saillantes, les peintures réchampies d’or et les glaces des vitrines triomphaient d’un luxe tout neuf au coin de la place.

« En voilà du nouveau ! dit une des doyennes du marché, Tailland s’est mis au genre de Paris.

— Oh ! comme c’est plus beau maintenant ! répondit une jolie fille de seize ans. Dès que j’aurai fini l’étalage, grand’mère, vous me permettrez d’aller regarder ces étoffes.

— Tu as le temps, Catherine, gronda la grand’mère, Quelles pies que ces fillettes pour courir vers ce qui brille ! Moi, j’aimais mieux l’ancienne boutique, N’est-ce pas, Thibaude, que Lu n’oseras plus aller marchander de la cotonnade chez les Tailland, de peur de payer les frais de réparation de leur boutique ? »

La voisine ainsi interpellée répondit avec cette vivacité de langue qui est familière aux riveraines de la Saône :