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Page:Blandy - La Teppe aux merles.djvu/12

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« Non pas certes, et je n’y allais guère déjà depuis que le bonhomme Tailland est mort, car son fils fait le gros monsieur et Mme Tailland prend des airs avec nous autres, comme si elle n’était pas de Farges, de notre propre Commune. Est-ce que nous ne la tutoyions pas, du temps qu’elle s’appelait Agnès Franchet ? Est-ce que nous ne tutoyons pas la femme de son frère ? En voilà une au moins qui n’est pas fière. Elle m’a rencontrée en route ; je portais tout ce butin à vendre et j’étais chargée, vous pensez ! Elle m’a fait monter sur sa jardinière, à côté d’elle et de son fils ! Agnès Tailland ne se sent pas d’être sortie d’une telle famille, et je n’ai pas pu m’empêcher d’en faire Ja réflexion à Madeleine Franchet.

— Eh bien ! dit Catherine, vous l’aurez mise dans l’embarras, car sa bonté lui coupe toujours la parole sur le compte du prochain. Ce n’est pas comme tant d’autres… »

Un regard malin dirigé vers la Thibaude accentua ces derniers mots. Dès que la grand’mère de Catherine fut en pourparlers avec une cliente, la jeune fille s’esquiva pour aller admirer de plus près les embellissements du magasin de nouveautés.

Assise devant son comptoir en chêne sculpté,