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Page:Blandy - La Teppe aux merles.djvu/17

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y avait parité d’éducation entre les enfants des deux familles. Mme Tailland fut tentée de clore cet incident désagréable en prenant sans souffler mot le sac de toile bise que la villageoise lui tendait. Une inspiration plus raffinée la porta à démontrer à Mme Hoisel que cette paysanne justifiait sa familiarité par quelques moyens de fortune, et elle répondit d’un air de protection :

« C’est bien ; si tu veux que M. Tailland aille toucher chez le changeur tes coupons d’obligations, tu n’as qu’à me les donner aussi,

— Non, merci, reprit la Mâconnaise. Joseph m’a montré une fois comment la chose se pratique. Ma tête n’est pas trop dure, Je m’en tirerai sans déranger ton mari. »

Pendant ce colloque, l’attention de Mme Hoisel s’était portée sur les objets environnants ; mais Jacques dit tout à coup à sa mère :

« Maman, c’est Mme Franchet qui parle ici à côté de nous, »

Mme Hoisel se leva pour barrer le passage à la campagnarde qui se dirigeait déjà vers la porte,

« Quel plaisir de vous rencontrer, madame Franchet, lui dit-elle en lui tendant avec cordialité ses mains finement gantées. J’ai à vous