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Page:Blandy - La Teppe aux merles.djvu/47

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œil pouvait inspecter les bâtiments qui entouraient la cour, et veiller par delà le grand portail, sur les divers champs de la propriété. Dans la saison des fruits, les maraudeurs sont si hardis !

Au bout d’un moment, Reine alla donner du grain à ses perdreaux, deux jolis petits d’une couvée de juillet que son père avait trouvés dans un sillon au moment de couper le blé. C’avait été une grosse affaire de les apprivoiser ; Philibert, très adroit de ses mains, leur avait construit une cage ou, pour mieux dire, des barrières et un toit en fil de fer tressé pour les empêcher de prendre leur vol hors de leur compartiment de basse-cour ; il avait embelli leur prison en plantant au milieu un petit arbuste et en mettant dans un coin une maisonnette formée d’une vieille caisse de bois avec un lit de foin et de paille et pourvue de barreaux, malgré l’observation du père, que les perdreaux ne se perchent point. Les perdreaux étaient encore sauvages ; leurs effarouchements impatientaient Reine ; elle eut tôt fait de leur donner leur pitance, et elle s’en revint sur une marche de l’escalier, le livre de fables sur ses genoux, les deux mains sur ses oreilles pour n’être distraite par aucun bruit.