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Page:Blandy - La Teppe aux merles.djvu/48

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Elle s’entendait à peine elle-même marmotter les vers de sa fable ; peu à peu, le ronron de sa récitation à demi-voix se ralentit ; les petits doigts s’abaissèrent sur le livre, les genoux fléchirent en avant ; la tête de Reine ondula en arrière et vint se reposer sur un pan de la robe de Jeannette, assise sur le palier juste au-dessus de la marche où la petite fille s’était postée pour l’étude.

« Bon ! se dit Jeannette, la voilà partie pour le pays des rêves. Elle va, bien sûr, songer de fables ou de poupée. Je ne l’éveillerai qu’à quatre heures. »

Le panier pour le goûter était moins lourd que celui dont Reine aurait dû se charger à midi si son père n’était pas rentré ; mais la petite fille ne monta pas le sentier en zigzag du coteau du pas alerte dont elle marchait d’habitude. D’abord, quand elle s’était mise en route, ses yeux et ses idées étaient encore un peu embrouillés par le sommeil, mais peu à peu, après avoir regardé la route de Tournus par laquelle allaient revenir maman, Philibert. et la poupée, elle se demanda si son père allait être loin sur la teppe, et puis ce qu’il pouvait bien y faire avec son pic, et ensuite pourquoi maman serait fâchée de le voir occupé là.