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Page:Blandy - La Teppe aux merles.djvu/49

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Quand on réfléchit, ne peut pas marcher vite ; du moins, c’était le cas de Reine qui s’arrêtait de temps à autre lorsque sa petite cervelle ruminait cette sorte de devinette dont elle ne trouvait pas le mot. Ce fut pendant une de ces pauses qu’elle tressauta en entendant crier de loin :

« Ho ! holà, Reine, vite le goûter. J’ai gagné faim. »

La voix du père venait de ce joli coin de la teppe que Reine et son frère aimaient entre tous. Il y avait là, l’un près de l’autre, deux quartiers de roc que leur forme creusée au milieu et en avant rendait commodes pour s’y asseoir, On y était comme sur deux petits fauteuils — un peu durs puisqu’ils n’étaient tapissés que de mousses blanches et jaunes toutes sèches. — N’importe ; on pouvait s’y carrer, s’y établir pour une dinette et une causerie, s’y amuser à regarder au loin, car on apercevait dé là toute la vallée de la Saône et même, au fond de l’horizon, les deux clochers de l’abbaye de Saint-Philibert de Tournus. Là, Reine et son frère avaient souvent parlé de Rosalie et lui avaient envoyé à travers l’espace leurs amitiés qu’ils adressaient aux clochers de l’abbaye, seuls visibles de tout l’amas de constructions