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Page:Blandy - Le Petit Roi.djvu/120

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quant, méthode qui offre plus d’intérêt que l’étude sèche de la théorie à l’imagination d’un enfant de treize ans.

Il ne se passait pas de jour qu’Arkadi ne revînt sa boîte d’herborisation pleine de plantes qu’il rangeait et classait dans un herbier, portant à sa première page le titre pompeux de Flore de Mouldaïa.

Stéphane méprisait ces études, et quand vint l’automne, il prédit aux promeneurs qu’ils se trouveraient un beau jour, dans leurs excursions, tête à museau avec quelque ours nomade ou quelque loup bien endenté contre lesquels l’ombrelle de M. Carlstone et la badine d’Arkadi seraient bien insuffisantes. M. Carlstone était timide, mais non poltron ; il ne fit que rire de ces menaces ; il savait que que le gibier abonde dans les bois et les rayons de mouches à miel sauvages dans le creux des arbres, ni ours ni loups ne sont dangereux ; mis sur ce tant sujet, il conta quelques-unes de ses aventures de chasse dans l’Indoustan.

« Puisque vous n’avez pas peur des bêtes fauves, lui dit Stéphane, je tâcherai de vous donner l’occasion de nous faire admirer votre héroïsme cet hiver. »

Le petit roi n’attendit pas jusque-là. Comme il se promenait un jour dans le village, sa cravache sous le bras, afin de pouvoir fouetter au passage les bêtes attelées aux télégas (charrettes) des mougiks, ou caresser du bout de la mèche, plus ou moins doucement, les enfants errants çà et là, il vit un grand attroupement devant