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Page:Blandy - Le Petit Roi.djvu/134

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Moscou, dit la comtesse à la gouvernante, sans regarder son petit-fils ; je vais offrir le cheval à cet homme en dédommagement. Voilà pour le matériel ; mais un comte Alénitsine ne doit pas renvoyer à demi satisfaits de sa justice les gens auxquels il a causé quelque dommage. J’y ajouterai trois mois de vos menus plaisirs pour le moral. »

Stéphane se mordit les poings de colère, le bohémien vint baiser la robe de la comtesse et se retira après avoir obtenu la permission de revenir chercher avec ses camarades les restes de l’infortuné Napoléon.

« Nous voici entre nous, dit Mlle Mertaud après le départ du bohémien qu’Ermolaï avait accompagné pour lui livrer le cheval… Stéphane, qu’avez-vous à dire à M. Carlstone ? »

Stéphane pâlit, froissa ses deux mains l’une contre l’autre et… se tut.

« Vous avez voulu éprouver sa bravoure, continua la gouvernante. Ne lui devez-vous rien, ne fût-ce qu’un compliment sur sa vaillance ?… Entre nous, Stéphane, je crois que vous lui devez encore autre chose. »

Il s’agissait de présenter des excuses au professeur, Stéphane le comprenait bien ; mais son caractère indomptable se cabrait contre cette nécessité. Puis, il avait sur le cœur la perte de son cheval, et la confusion, le regret qu’il avait éprouvé de sa faute faisaient place peu à peu à de mauvais sentiments.