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Page:Blandy - Le Petit Roi.djvu/138

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— Tu as donc bien peur d’être condamné à aller retrouver mon oncle ? » demanda Arkadi à son cousin.

Stéphane s’écria : « Moi ! tout au contraire. Quitter ce pays que je connais pour ceux que je ne connais pas, cela m’amuserait beaucoup. Mais que mon père me juge mal, voilà ce qui m’afflige.

— Hélas ! Stéphane n’aurait-il pas de chagrin à me quitter ? dit la comtesse en prenant le bras de M. Carlstone pour descendre dans ses appartements. Oh ! que les enfants sont ingrats !

— Stéphane vous regretterait, madame, lui répondit M. Carlstone, prenant ainsi la défense de son petit persécuteur, mais il apprendrait en voyageant avec son père ce qu’il lui est bien difficile d’apprendre ici.

— Quoi donc ? demanda la comtesse.

— C’est qu’on ne compte aux yeux des gens sensés, ici-bas, et aux yeux de Dieu, là-haut, que pour ce qu’on vaut. »