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Page:Blandy - Le Petit Roi.djvu/137

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Je vous jure que j’en ai un chagrin mortel. M’en voudrez-vous toujours, monsieur ?

— N’en parlons plus, » dit M. Carlstone en lui serrant la main.

Stéphane vint se jeter dans les bras de sa gouvernante, et il l’embrassa pour la première fois. « Oh ! mademoiselle, n’écrivez pas à mon père, je serais si honteux, si honteux ! »

Mlle Mertaud donna à son élève le baiser du pardon et lui adressa quelques paroles émues qui, au moment où le cœur d’un enfants ouvre à de bons sentiments, s’y gravent mieux que les plus amers reproches, puis elle ajouta :

« Quant à laisser ignorer ceci au comte Alénitsine, cela me serait impossible ; j’ai promis à votre père de le renseigner jour par jour sur votre conduite. Je lui envoie toutes les semaines un long bulletin. L’ignorez-vous donc ? Je vous l’avais dit au lendemain du jour où vous m’avez été confié.

— Je croyais que c’était pour me faire peur, balbutia Stéphane.

— Votre père a reçu tous les bulletins de votre conduite que j’ai adressés par son ordre à son banquier de Saint-Pétersbourg qui les lui fait parvenir, répondit Mlle Mertaud. Il dépend de vous que le prochain bulletin le dédommage de la plupart de ceux que j’ai été obligée de lui adresser jusqu’ici.