Page:Blandy - Le Petit Roi.djvu/164

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— Un modèle et un ami. J’ai cherché sans le trouver ce que cela pourrait bien être. Voici l’interprétation d’Arkadi : L’ami, c’est vous, mon père !

— Tu as trouvé cela, mon fils ? dit le comte en caressant de la main la joue de son neveu. Tu es un brave garçon… mais tu t’es trompé.

— Le modèle, reprit Stéphane, c’est n’importe quoi devant me faire comprendre que je dois être un rouage utile dans la grande machine sociale : voilà ce qu’a trouvé ce bouffon d’Arkadi.

— Bouffon ! bouffon ! grogna le cousin. Il n’est pas généreux à toi de me jeter ce titre à la tête. Si je n’avais rempli cet office auprès de ta Majesté, la cour aurait manqué de l’ornement traditionnel de toutes les cours possibles.

— Majesté… cour… qu’est-ce que cela veut dire ? » demanda tout bas le comte à Mlle Mertaud pendant que les deux enfants se querellaient sans aigreur, comme deux moineaux qui se prennent de bec. La gouvernante apprit au comte le surnom de Stéphane, et après avoir hoché la tête tristement, le père dit à son fils :

« Je vois que ton cousin à beaucoup d’esprit, et j’aime à croire qu’il ne manque pas de jugement ; mais je le répète, il s’est trompé dans ses suppositions. Avant de te le prouver, je serais bien aise de savoir ce que tu as appris sur le Japon dans tes études.

— Pas grand’chose, répondit Stéphane. Je ne suis pas