Aller au contenu

Page:Blandy - Le Petit Roi.djvu/165

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

assez petit enfant pour ignorer sa position géographique et je ne pense pas que ce soit cela que vous demandiez. Quant au reste : c’est un pays fermé aux étrangers ; on y fait de la belle porcelaine, du papier, des éventails ; les Japonais appartiennent à la race jaune, et j’ai entendu dire au général qu’ils avaient eu une guerre civile il y a quelques années.

— Voilà tout ce que tu sais ?

— Je demande la parole, dit Arkadi. Le Japon était gouverné anciennement par le Mikado ; puis en 1100 et je ne sais combien d’années, par exemple, — je n’ai pas la mémoire des dates, — ce Mikado prit un lieutenant pour diriger les affaires temporelles. Ce lieutenant devint plus puissant que son maître, et le Mikado ne fut plus qu’une sorte d’idole adorée par respect des traditions. Dans la suite — à quelle époque ? je n’en sais rien — on donna à ce chef temporel le nom de Taïcoun. Le Taïcoun a au-dessous de lui tous les princes du Japon qu’on appelle daïmios, qui ont des serfs comme autrefois nous autres en Russie, mais qui sont plus puissants, plus indépendants que nous ne l’étions. Les Japonais ne commerçaient autrefois qu’avec le Céleste-Empire et — je ne sais pas pourquoi — aussi avec les Hollandais qui avaient un établissement à Nangasaki. Les Japonais avaient pour principe de chasser tous les autres étrangers ; et il y a quelques années — point de date encore… je suis si étourdi ! — les daïmios, s’apercevant