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Page:Blandy - Le Petit Roi.djvu/194

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On devait se lever de très-bonne heure et travailler jusqu’à midi. Le temps entre le déjeuner et le dîner était occupé à des promenades dans Paris. Les enfants y recevaient un enseignement qui, pour n’être pas présenté d’une façon classique, n’en était pas moins profitable.

Mlle Mertaud les conduisait dans les musées. M. Carlstone leur faisait visiter le Conservatoire des arts et métiers, les manufactures, ouvrant à leurs jeunes esprits des horizons scientifiques et des connaissances pratiques. Leurs guides leur expliquaient l’histoire à propos des monuments qu’ils les menaient voir, et, dans la soirée, aux réunions de la famille, une causerie animée, nourrie des faits et des impressions de la journée, résumait agréablement les uns et les autres.

Pour se plier à la règle commune, les trois enfants n’en gardaient pas moins leur caractère propre. Stéphane était le seul qui fût un peu modifié ; encore était-ce plus à la surface qu’au fond. Il s’étudiait davantage qu’autrefois, mais c’était par crainte du blâme de son père, et non parce qu’il était revenu de ses anciens errements. Quant à Tada-Yoci, c’était bien l’enfant sérieux et bon dont le comte avait fait l’éloge ; mais son naturel concentré et timide, dont les railleries d’Arkadi se jouaient, était capable d’une finesse d’observation dont on ne se doutait guère.

Un beau jour de mai, M. Carlstone avait conduit les trois enfants aux Gobelins ; après avoir parcouru cette