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Page:Blandy - Le Petit Roi.djvu/200

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un beau jour de printemps, et comme il était dans les principes d’éducation du comte de livrer de temps en temps ses trois fils, comme il les nommait, à eux-mêmes, afin de leur apprendre les devoirs de la responsabilité, il s’installa dans la bibliothèque qu’il leur indiqua pour rendez-vous général, et il leur permit de s’ébattre en liberté et de jouir à leur fantaisie des spectacles divers qu’offre le Jardin d’acclimatation.

La grande serre s’ouvrant à côté de la librairie, c’est là tout naturellement que les trois enfants entrèrent ; mais Tada-Yoci devint mélancolique en voyant la floraison superbe des camélias teintés de ces nuances de pourpre, d’hortensia, de blanc lacté ou veiné de safran qui lui rappelaient les arbustes des jardins japonais ; puis Stéphane goûtait peu les beautés exotiques de cette flore des serres, car il était fort ignorant en botanique et il bâillait pendant qu’Arkadi s’extasiait devant les palmiers ou s’amusait à dénombrer les variétés de fougères, dont les unes jonchaient de leurs brindilles herbacées et menues le terreau brun de la serre, tandis que les autres se dressaient dans des proportions gigantesques entre les tiges des lataniers et des arbres verts d’Australie.

Ils ne firent donc que traverser la serre, et Stéphane ouvrant la marche, ils se dirigèrent à droite vers la maison des singes. Laissant les deux Russes occupés à contempler les ébats des babouins et des macaques, Tada-