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Page:Blandy - Le Petit Roi.djvu/204

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ainsi. Dans le pays de celui-ci, en Chine ou au Japon, je ne sais, vous seriez aussi extraordinaire qu’il l’est ici. »

Tada-Yoci fut si enchanté de cette remontrance qu’il persuada à ses deux camarades de suivre l’itinéraire des deux Parisiens, et bientôt la conversation s’établit entre les jeunes garçons. Eugène leur montra la faisanderie, les volières où les paons commençaient à étaler aux premiers soleils du printemps leur éventail de plumes nouvelles ; il leur décrivit devant l’étang des flamants roses les mœurs de ces volatiles superbes dont les ailes de pourpre frangées de noir s’enlèvent d’un ton si vif sur la blancheur neigeuse du reste de leur plumage ; il leur fit admirer les gouras couronnés du Brésil qui portent sur leur tête un éventail de plumes gris perle à filaments fins, aussi soyeux que du duvet de cygne, et aussi légers que des flots de fumée ; mais les enfants finirent par se fatiguer de leur visite aux volatiles, et d’un commun accord, ils coururent vers la partie du jardin où les attelages attendent le bon plaisir des promeneurs.

Tout en causant, les jeunes garçons s’étaient mutuellement présentés les uns aux autres. Stéphane n’avait pas manqué d’apprendre à Jules sa qualité de fils du comte Alénitsine, et même il avait été piqué de voir que l’énonciation de ce titre n’avait produit aucun effet sur le petit Parisien, pas plus que la qualité de fils de daïmio que Stéphane avait déclaré être celle de Tada-Yoci.