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Page:Blandy - Le Petit Roi.djvu/216

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trop seule à l’hôtel, voulut accompagner ses petits-fils dans une visite à l’usine à gaz de la Villette. M. Carlstone était de la partie. On passa là trois grandes heures, et comme il n’était pas temps de revenir pour le dîner, on poussa jusqu’au faubourg Saint-Antoine et l’on revint en côtoyant le canal Saint-Martin.

Stéphane se plaignit d’un grand mal à la tête gagné à l’usine à gaz et en prit prétexte pour demander à monter sur le siége du cocher.

« Je conduirai, dit-il pendant que sa grand’mère faisait arrêter le landau après avoir accédé à son désir.

— Madame, objecta M. Carlstone, voilà qui est imprudent. Les chevaux ne sont pas sortis hier ; ils sont très-ardents aujourd’hui, et Stéphane n’a ni l’habileté, ni l’habitude nécessaires pour conduire dans une grande ville comme Paris.

— J’aurais l’air d’un groom sur le siége si je ne conduisais pas, répliqua Stéphane. D’ailleurs, est-ce que l’on ne me confiait pas le droski à Moscou ?

— Quelle différence ! dit M. Carlstone. Les rues sont plus populeuses à Paris, surtout dans ce quartier.

— Alors je préfère souffrir à l’intérieur de la voiture.

— Non, je vois à ton teint animé que tu as besoin d’air, dit la comtesse. Monsieur Carlstone, veuillez baisser la glace, et recommander au cocher de veiller sur Stéphane. Qu’il lui prenne les guides au moindre encombrement périlleux.