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Page:Blandy - Le Petit Roi.djvu/219

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inerte et se refusa à tout mouvement quand on voulut le ramener près de son corps. L’on banda provisoirement sa tête avec des mouchoirs, et M. Carlstone se plaça sur le siége de devant avec la comtesse et Arkadi.

La voiture partit au pas, toujours accompagnée par le groupe qui voulait savoir ce qu’allait devenir le blessé.

« Ils nous suivent, dit la comtesse extrêmement troublée. Croient-ils que nous allons abandonner ce malheureux chez le pharmacien ? On le pansera là, soit ; mais on le transportera ensuite à l’hôtel. Serait-il en danger pour attendre un peu plus longtemps ? »

M. Carlstone s’agenouilla devant le blessé, écouta les battements de son cœur et consolida ses bandages.

« Il respire, dit-il, mais il n’est pas revenu à lui. Il a perdu beaucoup de sang !… J’approuve votre idée, madame, vous ferez mieux votre devoir envers ce malheureux en le faisant soigner chez vous. Voulez-vous me permettre de donner des ordres au cocher ? »

Suivant les instructions de M. Carlstone, le cocher accéléra le pas de l’attelage de façon à laisser en arrière les curieux. On doubla le cap de la pharmacie en s’y arrêtant tout juste le temps qu’il fallait pour recevoir du pharmacien de quoi donner les premiers soins au blessé. Après quoi, bien qu’on fût poursuivi par les cris des gamins qui regrettaient de ne pas savoir la fin de l’accident, on repartit ; quand on eut tourné deux ou trois