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Page:Blandy - Le Petit Roi.djvu/246

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de ses idées et de son plan de conduite. Les leçons successives qu’il s’était attirées avaient plus fait que la persuasion. La morale en action convainc mieux les jeunes intelligences que les plus éloquents discours du monde. Désormais exercé dans un sens louable, le caractère de Stéphane bénéficia donc de ses tendances natives, employées jusque-là dans un sens déplorable. Ces énergies intimes, par un trait qui prouve la liberté de l’initiative humaine, peuvent servir également au bien et au mal ; elles se maintinrent et s’accrurent par leur jeu régulier chez Stéphane en dépit de ces lassitudes, de ces dégoûts qu’ont connus tous ceux qui ont tenté de réagir contre de mauvaises habitudes.

Bien des fois, sans que Stéphane fût dans le secret avec laquelle son père et ses amis assistaient à sa transformation, ceux-ci l’admiraient, ne de l’attention émue se communiquant que par le regard la joie que leur causait la vue de ses efforts.

Dans cet intérieur de famille si harmonieux où le comte Alénitsine représentait le pouvoir paternel et l’autorité de l’expérience et de la science, où la comtesse et Mlle Mertaud étaient l’indulgence et la bonté éclairées, où M. Carlstone était le plus exact de tous les mentors et le plus délicat de tous les amis, les trois enfants grandirent en intelligence et en valeur morale autant qu’en âge.

Ce fut entre eux, et pour s’instruire et pour complaire à tous, une vive émulation sans puérile jalousie, et lors-