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Page:Blandy - Le Petit Roi.djvu/247

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qu’ils eurent atteint presque en même temps leurs dix-huit ans, le comte, qui venait justement de recevoir une lettre du père de Tada-Yoci réclamant son fils, les assembla tous dans le salon de la comtesse et les pria de lui dire leurs projets pour l’avenir.

« Vous voilà, mes enfants, leur dit-il, à peu près élevés, et du mieux que j’ai pu sans doute, mais il vous reste bien des choses à apprendre. C’est pour tous l’œuvre de la vie entière, et l’éducation la plus soignée n’est, à proprement parler, que l’apprentissage de l’étude, l’acquisition de la méthode propre à approfondir tout ce dont on ne possède que les éléments. Je vous rends justice à tous ; vous m’avez satisfait par votre application au travail, et je ne fais à aucun de vous l’injure de croire que vous vous trouvez assez instruits pour en rester là, ni surtout de penser que parvenus bientôt à l’âge d’homme, vous comptez mener une vie oisive. Donc je vous demande amicalement de me dire si vous vous sentez une vocation déterminée, afin que je puisse diriger vos efforts vers le but spécial qui vous agrée le mieux. »

Les trois jeunes gens devinrent graves et semblèrent se consulter intérieurement.

« Tada-Yoci est hors de la question, bien entendu, reprit le comte. Sa voie est toute tracée, puisqu’il a acquis toutes les connaissances qui peuvent le rendre utile à son père, dans la haute fonction que le Mikado a donnée à celui-ci ; Tada-Yoci a étudié notre droit civil, l’aménagement