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Page:Blandy - Le Petit Roi.djvu/251

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— Vraiment oui, répondit nettement le jeune homme, et vous me surprenez en train de me moquer de moi-même, en me promettant de n’exercer jamais qu’à mes dépens ce penchant de ma nature. Vous avez tout fait pour m’en corriger, mais je n’ai pas travaillé dans ce but aussi courageusement que Stéphane l’a fait pour se débarrasser de ses défauts, et je subis le résultat de ma légèreté en ce moment où celle m’empêche d’avoir une idée à propos de mon avenir.

— Ne cherche pas à t’abaisser à mes dépens par une comparaison qui n’est pas juste, Arkadi, lui dit Stéphane ; j’avais des défauts très-graves, et ton petit travers railleur n’est rien à côté. Qu’est-ce, sinon une preuve de ta vivacité d’esprit ?

— Et il te rend si amusant, Arkadi, ajouta Tada-Yoci, que même lorsque tu te moquais de moi il y a cinq ans, et que tu m’appelais ton Japonais comme tu aurais dit : mon chat ou mon singe, en parlant d’un animal familier, je ne t’en voulais pas du tout.

— Vous les entendez, mon oncle ? dit Arkadi avec une sorte de chagrin concentré. Ils trouvent que décidément ma vocation est de rester un bouffon, puisque c’est dans ce rôle que je réussis le mieux. »

Les deux jeunes gens protestèrent, et Mlle Mertaud, qui avait toujours eu secrètement un faible pour le spirituel Arkadi, se chargea de le consoler.

« Votre travers, lui dit-elle, puisque vous l’appelez