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Page:Blandy - Le Petit Roi.djvu/93

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mais il ne put articuler un seul mot, et il se laissa retomber sur les coussins.

Ni Arkadi ni Mlle Mertaud ne purent définir l’émotion qui l’agitait, car la voiture pénétrait dans la vérandah, et Stéphane, sautant rapidement par-dessus le marche-pied baissé par Ermolaï, dédaigna de s’expliquer davantage et courut s’enfermer chez lui.

Lorsque Arkadi l’eut mise tout à fait au courant de la situation d’Axinia, Mlle Mertaud lui promit son concours pour la bonne œuvre à faire, et se proposa d’en entretenir la comtesse. Mais pour la première fois depuis son séjour à Moscou, elle ne put la voir ce soir-là. La comtesse dîna en tête-à-tête avec Stéphane dans son appartement après avoir donné ordre de ne laisser entrer chez elle que le général et la femme d’un sénateur influent qu’elle avait fait mander.

La gouvernante se défendit d’ajouter foi à l’interprétation qu’Arkadi donnait de la retraite de la comtesse. D’après lui, Stéphane la circonvenait afin de déjouer les bons offices qu’ils voulaient rendre à Axinia. Mlle Suzanne ne pouvait croire à cette froide méchanceté, et elle défendit son élève contre M. Carlstone et Arkadi, qui refusaient de croire aux bons sentiments du petit roi.

L’attitude de Stéphane le lendemain ébranla sa conviction. Il ne paraissait pas se souvenir de l’incident de la veille. Plus gai que d’habitude, il faisait ses préparatifs de voyage, chantonnait entre ses dents, et regardait