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Page:Blandy - Le Petit Roi.djvu/92

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même temps que son attrayante personne. Il lui déplut tant d’avoir une esclave de moins qu’il fut malade de cette séparation, et…

— Prenez garde, Arkadi, interrompit Mlle Mertaud, votre habitude de raillerie tourne à l’amertume et finirait par verser dans la méchanceté. Si Stéphane a été malade de cette séparation, c’est qu’il aimait cette Axinia. Ne cherchez pas des sentiments bas là où il peut y en avoir de touchants, mais mal entendus, mal compris, je l’avoue. »

La main de Stéphane, glacée et tremblante, vint se poser sur celle de Suzanne qui était dégantée ; mais il ne protesta pas autrement contre l’appréciation de son cousin, et ne rendit pas grâce même par un seul mot à sa gouvernante pour les généreuses paroles qui atténuaient ses torts.

« De l’affection ! reprit Arkadi. En quoi consiste l’affection, mademoiselle, si ce n’est à obliger quand on le peut les gens qui vous ont comblé de soins et de caresses ? Depuis ce mariage d’Axinia, Stéphane s’est refusé à la revoir, et hier lorsqu’elle a osé, poussée par le désespoir et la faim, venir tendre la main à l’enfant qu’elle a élevé, Stéphane l’a fait chasser par Ermolaï. Est-ce de l’affection, mademoiselle, est-ce même de l’humanité ? »

Stéphane se dressa debout dans la voiture ; des sons incohérents se pressèrent sur ses lèvres convulsives ;