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Page:Blandy - Un oncle a heritage.djvu/42

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mari préférait manquer une occasion de gain plutôt que de livrer quelque chose au hasard. Mon beau-frère Claude n’aimait au contraire que les spéculations hardies d’où l’on pouvait espérer de gros bénéfices. Mais ma belle-sœur et moi nous n’avons connu que par la catastrophe ces divergences de vues et l’empire que finissait par exercer l’esprit entreprenant de Claude sur les scrupules de Louis. Notre rôle unique était d’élever nos enfants et de tenir honorablement nos maisons.

« Plus prévoyante que moi à l’égard des bonnes chances à ménager pour l’avenir, ma belle-sœur Hortense nomma son fils Carloman, après avoir remarqué un certain dépit dans les plaisanteries que fit M. C. Maudhuy le jour du baptême de mon fils Charles. Je n’avais pu me résoudre à donner à mon premier enfant ce nom inusité du doyen de notre famille qui était naturellement désigné comme parrain. Jeune comme je l’étais, dans une situation de fortune qui nous promettait une indépendance de mieux en mieux assurée, j’avais reculé devant les sourires à subir de la part des étrangers après leur question sur le nom donné au nouveau-né. Plus positive que moi, Hortense brava ce léger ridicule et peut-être, malgré quinze ans passés en Amérique et presque sans relations avec son oncle de Sennecey, le second Carloman Maudhuy devra à sa mère la part qu’il aura à l’héritage de ce vieil original.

« … Le terme est un peu vif, employé à l’égard