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et Distractions Parisiennes

Elle prend le bras du complaisant voyageur, s’appuie gracieusement sur lui, si gracieusement que les passants reluquent le couple ; ce qui flatte. l’amour propre du cavalier. Il est tout fier d’avoir cette jolie femme à son bras et dès qu’ils sont installés au café, il se présente et l’on fait une plus sérieuse connaissance.

Le monsieur apprend qu’il a affaire à une dame du monde, une vraie, tout ce qu’il y a de plus vrai. Elle cite des noms, elle est apparentée avec un tas de gens plus ou moins titrés, plus ou moins célèbres et, comme elle s’exprime parfaitement, avec aisance et distinction, le monsieur ne la soupçonne pas de mensonge un seul instant.

Seulement, car il y a toujours le mauvais côté des plus belles choses, la femme du monde est souvent ruinée ou momentanément dans l’embarras. Elle confie ses peines, ses tourments, son chagrin à ce nouvel ami, car il se montre si attentif, si prévenant, qu’elle sent en lui l’ami prochain.

Le monsieur est galant, il l’a déjà prouvé et il le prouvera une fois de plus en s’intéressant à la dame et à ses embarras.

L’aventure est séduisante d’ailleurs, et la perspective d’une aventure, d’une page de roman avec une vraie femme du monde, séduit toujours le bourgeois cossu, le rentier fortuné ou le commerçant enrichi.

Si nombre de petites femmes bénissent le métro