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et Distractions Parisiennes

De joyeux établissements s’y élèvent, luxueux et attirants, fréquentés par de belles filles et de bons vivants.

Voici le Moulin-Rouge qui, le soir venu, flamboie dans la nuit ; plus loin, c’est le restaurant du Rat-Mort, Monico, l’Abbaye de Thélème. Plus loin encore, l’Elysée-Montmartre, la Gaîté-Rochechouart, etc.

D’ailleurs, tous les boulevards extérieurs de Montmartre s’agrémentent d’innombrables établissements de plaisir : bals, théâtres, concerts, restaurants et cafés à la mode.

Le bal le plus original de Montmartre est, sans contredit, le Moulin de la Galette, situé sur les hauteurs de la Butte, bien, qu’il soit moins élégant que le Bal Tabarin, rue Victor-Massé.

Si, le soir venu, élégantes et « michés » chics montent rigoler dans les établissements montmartrois, les boulevards extérieurs restent, le jour comme la nuit, la propriété des raccrocheuses de bas étage.

L’été, les jours étant plus longs, la fille ne peut commencer qu’assez tard à exercer son métier, mais, l’hiver, dès trois heures de l’après-midi, par les jours sombres, elle se promène, et offre ses charmes aux passants. C’est tout le défilé lamentable des pauvres filles de joie. Elles y sont toutes, avinées, effrontées et cramponnantes.

Depuis la gamine du bas peuple ignoble qui commence, jusqu’à la vieille garde, décatie, re-