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et Distractions Parisiennes

Les Fortifs sont à deux pas et l’amour au grand air a encore des amateurs.

Il est même très prisé par les beaux soirs d’été. Et, parfois, se glissant dans l’ombre, à côté d’une affreuse rôdeuse, un bourgeois, un rentier, un commerçant, ne dédaignent pas de venir célébrer l’amour sur les talus des fortifications.

Les fortifications servent aussi de repaire à toute l’armée du vice. Si, dans la journée, d’honnêtes mères de famille viennent y surveiller, tout en causant, les ébats de leur marmaille, le soir, c’est, le rendez-vous de la lie de la populace. C’est toute la bande des désœuvrés malfaisants qui viennent y comploter un beau coup à faire. C’est, à côté de la fille qui vient y exercer son métier, la femme d’apache, plus redoutable que ce dernier, plus traître et plus dangereuse.

La femme d’apache est l’être le plus redoutable qui soit, et, comme elle ne se distingue pas au coup d’œil des raccrocheuses de dernière classe, elle est excessivement dangereuse pour le « miché » qu’elle a raccroché.

Tandis que ses sœurs en prostitution ne pensent qu’à gagner leur vie en se vendant à vil prix, elle veut ajouter à son gain de raccrocheuse celui du vol.

Et malheur au « monsieur » qui se sera laissé tenter par ces amours de pierreuse.

S’il ne veut pas casquer, se laisser dévaliser