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et Distractions Parisiennes

lui débitant force tirades amoureuses, lui plaît, si elle a flairé en lui, non le vulgaire poseur de lapins qui cherche à s’offrir à l’œil les rieuses midinettes, mais le bourgeois posé et cossu, en quête d’une bonne fortune, Mimi-Pinson se laisse séduire assez facilement.

Elle n’est pas bégueule, certes, seulement elle n’entend pas se laisser rouler et veut tirer profit de ses escapades.

Et puis la vie qu’elle mène est si dure, si âpre.

Et sa belle, sa folle, son exhubérante jeunesse exige, cependant, qu’elle en jouisse de cette vie.

Et comment, pauvre comme elle est, peut-elle en jouir autrement, en connaître les satisfactions qu’elle offre à des plus favorisées, qu’en acceptant, de ci, de là, les libéralités d’un monsieur bien gentil, pas embêtant, qui ne lui demande qu’une ou deux heures d’entretien intime.

Ce n’est, certes pas, avec le produit de son labeur, qu’elle pourrait s’offrir de bijou ou telle ou telle chose qu’elle convoite et qui la rendra encore plus séduisante.

Et il lui en coûte si peu de chose pour posséder l’objet de ses désirs, qu’elle n’a ni la force, ni le courage de résister aux sollicitations pressantes du monsieur amoureux, qui, tout bas, rapidement, lui glisse à l’oreille :

— Je serai très heureux de vous offrir le cadeau qui vous fera plaisir.

Et, si elle n’acceptait pas, de temps à autre,