Page:Blanquefort - Maisons de plaisir et distractions parisiennes, 1909.djvu/150

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
148
Maisons de Plaisir

tune en faisant une bonne maison, n’imite pas ces confrères vulgaires qui font la noce, se lèvent à midi, passent leurs après-midi dans les cafés, à jouer aux cartes et au billard, ou sur les hippodromes, leurs nuits dans les cirques, les petits théâtres, les cafés-concerts, les sous-sols de cafés de jeu, et, de là, rentrent chez les « marmites » plus jeunes que l’épouse — comme le premier souteneur venu. Ce n’est pas qu’il n’aime pas le plaisir avec toutes ses facettes, bon vin, bonne table, divertissements et jolies filles. Mais, avant tout, c’est un travailleur. Il a le génie de la recherche et de la remonte.

Le couple travaillera de concert et sera en relations constantes avec tout un monde de fabricants et de négociants, « fournisseurs spéciaux des maisons de société », courtiers ad hoc, pseudo-voyageurs de commerce, garçons d’hôtel, de restaurant ou de café.

Plus bas ce n’est même plus le marchand équivoque, le plus ou moins faux journalier qui procure et fait la traite, ce sont des individus des derniers dessous, les brocanteurs, les cambrioleurs, les voleurs à la tire, etc. ; tout cela gravite autour de la maison, la fournit et en vit.

L’œil ouvert, l’oreille tendue, le courtier est toujours à l’affût. Sur le trottoir, c’est une pauvre fille qui passe, souliers éculés, jupe frangée, petite camisole diaphane et pisseuse ; dans les crèmeries, la petite bonne en quête de place, à bout