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Maisons de Plaisir

d’argent, récemment chassée, la petite ouvrière en chômage. Ce sont également de bonnes proies : pour celles-ci, quand il y a résistance ou seulement hésitation, le raccoleur biaise ; il n’offre pas d’emblée le travail de tolérance.

Les gares sont également fouillées ; les salles des Pas-Perdus, les issues des salles d’octroi sont surveillées ; on y détourne facilement la jeune campagnarde qui débarque seule, niaise, mal renseignée.

Il en est de même des petites boutiques, squares, petits garnis, etc., sans cesse explorés par les batteurs et rabatteurs de quartiers.

Aux portes des prisons, dans les prisons mêmes, la tenancière a ses courtières, filles surannées, prostituées vieillies, désormais hors de service.

Les jeunes libérées qui sortent après avoir purgé une condamnation pour vol savent qu’elles trouveront devant elles toutes portes closes : dès lors pourquoi ne point prêter l’oreille ?

Dans les hôpitaux, nous retrouvons ces mêmes courtières admises comme malades : elles étudient le personnel des salles ; elles circonviennent, les jeunes filles, et, suivant leur âge, la nature de leur beauté, la nature de leur esprit, elles voient tout de suite à quelles maisons elles peuvent convenir.