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et Distractions Parisiennes

Voici les bases du dialogue qui s’échange entre a tenancière et la candidate désirant entrer en maison :

La fille fait valoir ses antécédents ; elle connait bien le travail en maison ; elle a été dans tel, tel établissement, dans telle, telle ville, ou bien elle débute, elle sera très arrangeante.

La tenancière réplique par l’exposé des exigences de son règlement intérieur et la visite corporelle, non pas la visite locale, celle que sera chargé de faire le médecin particulier de la maison avant le médecin du dispensaire, mais l’examen entier du corps de la femme au point de vue esthétique. La postulante passe dans la chambre de la tenancière ou dans un petit salon, se déshabille et, toute nue, fait juger sa future maîtresse de ses agréments.

Cet examen d’entrée est la condition sine qua non de l’admission, on le comprend sans peine, surtout dans les grandes maisons et dans les établissements de second ordre où l’on n’attire et retient les clients qu’avec un personnel de choix. Une femme bien faite, même peu jolie de visage, est plus sûrement admise qu’une femme de figure agréable mais mal moulée, à membres noueux et grêles, à gorge et à abdomen déformés. Une dentition saine a son prix. La grosse femme, boursouflée de graisse, est souvent refusée, au contraire, non point seulement à cause de la difficulté de faire une montre plaisante, mais parce qu’il