parfois même d’infirmités répugnantes. Il est évident que certaines femmes sont admises à titre de singularités et pour piquer les dépravations les plus bêlement grossières ; des femmes velues du ventre, de la gorge et du visage comme des hommes, des femmes à doigts et mamelles surnuméraires, des obèses qu’on dirait transportées hors des baraques de fêtes populaires, ventripotentes, énormes et difformes, à gorge fluctuante et coulante comme une vessie de porc aux trois quarts remplie de graisse chaud’fondue, des géantes de même provenance, quelquefois non point trop laides de traits, mais ridicules de hauteur, de celles à propos de qui Lauzun, faussant compagnie à la duchesse d’Orléans pour une orgie avec trois foraines, eût dit : « Je vous sacrifie à de plus grandes dames que vous ! » Puis des borgnes, des bossues, des boiteuses, des femmes à jambes de bois.
En son temps, Parent-Duchatelet vit une fille dénuée de tout agrément physique donner la vogue à une maison de bas étage fréquentée par des artilleurs (dont la tenancière était pour cette raison appelée la « mère aux canonniers » ), uniquement parce qu’elle avait une jambe de bois. Cette amputée recevait plus de vingt hommes par jour.
