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Maisons de Plaisir

une Allemande se donnant pour une Alsacienne, une Suisse, non romande, une Hollandaise quelque peu polyglotte qui pourra au moins engager avec le client étranger les éléments de la conversation utile : les Anglaises sont rares dans les maisons publiques ; les Hollandaises paraissent particulièrement recherchées ; elles parlent couramment, presque toutes, outre le français, l’anglais et l’allemand ; elles sont propres, d’un caractère égal, et bien que suffisamment buveuses, constituent de bonnes ouvrières.

Il ne faut cependant point exagérer le raisonnement des tenancières dans le choix des femmes, non plus que les sévérités de cette sorte de conseil de révision tenu pour l’admission.

Les maisons de quatrième et souvent de troisième ordre ne contiennent à vrai dire que des femmes de rebut. Là, à côté de toutes jeunes filles qui débutent, en passant par toute la gamme imaginable des flétries, se rencontrent jusqu’à des vieilles femmes, des cinquantenaires usées, odieuses, soulignant encore mieux la limite d’âge par les soins maladroits qu’elles prennent à la cacher avec leurs faux crépons, leurs perruques et les préparations à base de colle de poisson dont elles enduisent leurs rides.

Dans ces maisons, comme dans les derniers bouges, on trouve encore échouées des étrangetés féminines qu’on dirait recherchées comme à dessein et pour constituer un musée de phénomènes,