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Maisons de Plaisir

Si la ménagère, soucieuse de ses intérêts, va d’un marchand à l’autre, examinant, comparant, la marchandise avant de faire ses achats, elle montre cependant une certaine hâte à s’approvisionner.

Elle n’a pas de temps à perdre ; à cette heure la flânerie lui est interdite. Elle n’a que le temps tout juste de rentrer préparer son déjeuner, son petit monde rentre de travailler à midi et quelques minutes et il ne faut pas le faire attendre.

Aussi, tout en discutant, en marchandant, en débattant le prix d’une chose, elle se hâte, bouscule les commères moins pressées pour s’ouvrir un passage dans cette foule de ménagères.

Elle est vêtue simplement, très proprement, mais sans coquetterie. On voit qu’elle est venue là pour faire son marché et non dans l’intention de se faire admirer.

Mais, à côté de cette brave mère de famille, de cette épouse sage et tranquille, regardez cette jolie personne, le nez au vent, l’air décidé, munie, elle aussi, d’un panier ou d’un filet, qui va et vient sans cesse, d’une voiture à l’autre, sans jamais se décider à faire ses provisions.

Comme elle est appétissante, la petite femme, dans sa tenue de ménagère élégante !…

Elle est vêtue ou d’un peignoir coquet, enrubanné, qu’elle relève avec soin pour montrer ses